
John "Stony" Mayhall pourrait être un adolescent comme les autres, à l'exception peut-être du fait qu'il ne respire pas, que sa peau est grise et froide et qu'aucun sang ne coule dans ses veines. C'est un zombie me direz-vous alors ? Oui, mais pas un zombie comme les autres. Car l'auteur réussit bien à détourner l'image populaire du zombie écervelé et paradoxalement mangeur de cervelle en faisant de Stony un être humain sensible et sensé, personnage très attachant que l'on suit sur plusieurs décennies, de la non-vie à ... la non-vie.
Tout d'abord, le contexte, s'il n'est que peu évoqué, est important pour comprendre la suite de l'histoire. A la fin des années 60 a eu lieu la première vague d'épidémie zombiesque et près de 70 000 personnes furent contaminées puis abattues par le gouvernement américain. Depuis, des équipes de Fossoyeurs traquent les zombies solitaires qui auraient échappés à l'extermination, de peur d'une nouvelle épidémie qui éradiquerait tous les "souffleux" de la Terre.
C'est dans ce contexte de chaos et de peur que la famille Mayhall recueille un nouveau-né, apparemment mort de froid dans la neige. Attention, vous ne trouverez pas ici de scènes gores, de corps explosés viscères à l'air comme nous en régale souvent la série de comics Walking Dead. Mais ce n'est pas plus mal car l'une des grandes qualités de ce roman est qu'il arrive à sublimer le banal quotidien d'une famille (presque) normale grâce à des personnages authentiques dont les comportements sonnent tellement vrais qu'ils en paraissent réels, palpables. Un huis-clos à la fois chaleureux et oppressant, qui exacerbe les émotions des personnages et la façon dont nous - lecteurs - les ressentons. Un début très réussi !
Après cette première partie sur l'enfance/adolescence de Stony que l'on pourrait qualifier de classique, l'histoire prend une tournure différente, bien plus déjantée, jouant avec les codes du genre pour mieux les contourner. On en apprend aussi plus sur la nature des zombies et leur psychologie, une communauté à part avec des caractéristiques qui lui sont propres : croyances, revendications, espoirs et dissensions. Un savant dosage de fun, d'humour noir MV (comprendre Mort-Vivant) et de suspens mais aussi de scènes à l'atmosphère plus sombre, parfois dramatique.
"Ces souffleux [...] ont hâte de voir la fin du monde débouler. Pourquoi tu crois qu'ils font tant de films là-dessus ? C'est leur putain de fantasme. Ils meurent tous d'envie de voir la civilisation brûler, les lois partirent en fumée. Ils veulent que les monstres attaquent. Tu sais pourquoi ? Parce qu’alors, ils auront une bonne excuse pour faire ce qu'ils ont toujours voulu faire : descendre leur prochain."
Mais après une montée en puissance qui se conclut par un passage à Deadtown, la dernière partie du roman se révèle être la moins satisfaisante. Une fin qui parait pourtant inévitable vu le cours des événements mais traitée ici d'une manière trop conventionnelle, tranchant sensiblement avec le reste du récit qui semblait pourtant vouloir se détacher des règles tacites du genre post-apo zombie. Une fin qui m'a donc laissée un peu sur ma faim, sans toutefois entamer la qualité globale du roman.
Autre petit regret, tout l'aspect médical et scientifique à propos de la nature des zombies, leur origine et leur métabolisme est bâclé sur la fin alors que ces recherches et "essais cliniques" sont évoqués tout au long du roman et plus particulièrement dans la troisième partie. Une petite déception compte tenu du caractère hautement passionnant de ce morceau d'intrigue, resté malheureusement en friche.
Malgré une baisse de tension à la toute fin, L'Éducation de Stony Mayhall reste un roman qui se dévore d'une traite et nous tient en haleine du début à la fin, alternant avec habileté humour et émotion, passant du rire aux larmes. Grâce à une écriture très fluide et rythmée, quasi cinématographique, ce roman nous happe dès les premières pages. Mais plus qu'un excellent page-turner c'est aussi une réflexion sur la condition humaine, la différence et le rapport à l'autre. J'en reprendrai d'ailleurs bien un morceau, pas vous ?
Tout d'abord, le contexte, s'il n'est que peu évoqué, est important pour comprendre la suite de l'histoire. A la fin des années 60 a eu lieu la première vague d'épidémie zombiesque et près de 70 000 personnes furent contaminées puis abattues par le gouvernement américain. Depuis, des équipes de Fossoyeurs traquent les zombies solitaires qui auraient échappés à l'extermination, de peur d'une nouvelle épidémie qui éradiquerait tous les "souffleux" de la Terre.
C'est dans ce contexte de chaos et de peur que la famille Mayhall recueille un nouveau-né, apparemment mort de froid dans la neige. Attention, vous ne trouverez pas ici de scènes gores, de corps explosés viscères à l'air comme nous en régale souvent la série de comics Walking Dead. Mais ce n'est pas plus mal car l'une des grandes qualités de ce roman est qu'il arrive à sublimer le banal quotidien d'une famille (presque) normale grâce à des personnages authentiques dont les comportements sonnent tellement vrais qu'ils en paraissent réels, palpables. Un huis-clos à la fois chaleureux et oppressant, qui exacerbe les émotions des personnages et la façon dont nous - lecteurs - les ressentons. Un début très réussi !
Après cette première partie sur l'enfance/adolescence de Stony que l'on pourrait qualifier de classique, l'histoire prend une tournure différente, bien plus déjantée, jouant avec les codes du genre pour mieux les contourner. On en apprend aussi plus sur la nature des zombies et leur psychologie, une communauté à part avec des caractéristiques qui lui sont propres : croyances, revendications, espoirs et dissensions. Un savant dosage de fun, d'humour noir MV (comprendre Mort-Vivant) et de suspens mais aussi de scènes à l'atmosphère plus sombre, parfois dramatique.
"Ces souffleux [...] ont hâte de voir la fin du monde débouler. Pourquoi tu crois qu'ils font tant de films là-dessus ? C'est leur putain de fantasme. Ils meurent tous d'envie de voir la civilisation brûler, les lois partirent en fumée. Ils veulent que les monstres attaquent. Tu sais pourquoi ? Parce qu’alors, ils auront une bonne excuse pour faire ce qu'ils ont toujours voulu faire : descendre leur prochain."
Mais après une montée en puissance qui se conclut par un passage à Deadtown, la dernière partie du roman se révèle être la moins satisfaisante. Une fin qui parait pourtant inévitable vu le cours des événements mais traitée ici d'une manière trop conventionnelle, tranchant sensiblement avec le reste du récit qui semblait pourtant vouloir se détacher des règles tacites du genre post-apo zombie. Une fin qui m'a donc laissée un peu sur ma faim, sans toutefois entamer la qualité globale du roman.
Autre petit regret, tout l'aspect médical et scientifique à propos de la nature des zombies, leur origine et leur métabolisme est bâclé sur la fin alors que ces recherches et "essais cliniques" sont évoqués tout au long du roman et plus particulièrement dans la troisième partie. Une petite déception compte tenu du caractère hautement passionnant de ce morceau d'intrigue, resté malheureusement en friche.
Malgré une baisse de tension à la toute fin, L'Éducation de Stony Mayhall reste un roman qui se dévore d'une traite et nous tient en haleine du début à la fin, alternant avec habileté humour et émotion, passant du rire aux larmes. Grâce à une écriture très fluide et rythmée, quasi cinématographique, ce roman nous happe dès les premières pages. Mais plus qu'un excellent page-turner c'est aussi une réflexion sur la condition humaine, la différence et le rapport à l'autre. J'en reprendrai d'ailleurs bien un morceau, pas vous ?