"Voilà, je m'appelle Chet, j'ai vingt-trois ans, nous sommes le 6 juillet 2267. Deuxième moitié du vingt-troisième siècle. Mon siècle. Je chante le soir dans les bars. Je pense à Tess, je flirte avec des inconnus. Et au matin je vomis." C'est par ces mots-là que nous faisons la connaissance de Chet, personnage principal du roman, héros tragique et charismatique d'une mission impossible : trouver puis annihiler la source d'une drogue capable de détruire l'harmonie climatique de Paris, risquant ainsi de plonger la ville dans une canicule éternelle.
Une quête digne des plus grands écrits antiques qui poussera Chet à parcourir la ville, un Paris fantasmé et fantastique au charme désuet, allant de la Butte Montmartre aux catacombes, de l'Enfer à l'Éden. Plus qu'un décor de fond, Paris se pare ici de ses plus beaux atours et s'invite sur le devant de la scène, personnage à part entière, sorte de jumelle littéraire de la Londres de Neverwhere. Le lieu mythique d'un périple riche en aventures mais aussi en émotions, tour à tour enquête policière, Freak Show tiré de l'imagination de "Dr Maboules" et histoire d'amour tragique. Une sorte de "délicieuse pourriture" baudelairienne qui se savoure et nous envoûte.
"Personne ne peut plus prétendre, en toute honnêteté, que ma ville est la plus belle du monde. Pas "belle" au sens classique du terme, pas comme les Vénus du Néo-Louvre, ou les princesses endormies dans les contes. Je crois que je le la préfère ainsi. Même avec ses boursouflures, ses nécroses. Ses recoins morts, comme les anciens dédales du sous sol. Mais qui ne demandent qu’à reprendre vie."
A la fois glauque, poétique et mélancolique, Un éclat de givre prouve une fois de plus tout le talent d'Estelle Faye, dans un style toutefois plus mature et sombre que ne l'était Porcelaine même si l'on y retrouve quelques thèmes récurrents chers à l'auteure. Un très beau roman, vibrant d'émotion et de sensibilité.
Ils l'ont aussi lu : BlackWolf, Lune, Cédric Jeanneret, Cornwall
Bon alors même si toi, qui ne m'a pas l'air prompt à être élogieuse, tu t'y mets, je vais vraiment devoir le sortir de ma PAL fissa.
RépondreSupprimerEn effet, je te conseille vivement de le sortir de ta PAL ^^
SupprimerS'il est digne d'être comparé à "Porcelaine", il faut que je le lise.
RépondreSupprimerIl est même, selon moi, meilleur encore que Porcelaine.
SupprimerUn très beau livre dans tous les sens du terme !
RépondreSupprimerAutant sur la forme que le fond :)
Supprimerun livre intéressant et emplis de mélancolie..j'ai adoré!
RépondreSupprimerEstelle Faye progresse en effet de belle manière, avec un imaginaire bien à elle. :-)
RépondreSupprimerEspérons qu'elle continue de le faire vu la qualité de sa plume !
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