29/07/2014

Notre île sombre - Christopher Priest

  
Fuyant un continent détruit par les attaques thermonucléaires, des millions d'Africains déferlent sur l'Angleterre, nouvelle génération de boat-people cherchant asile sur une terre riche et industrialisée, peut-être à même de répondre à leurs besoins. Mais, si une aide humanitaire leur ait tout d'abord apportée (avec une condescendance typique des pays du Nord vis-à-vis de ceux du Sud), les réfugiés sont ensuite massivement déportés, choix d'une politique gouvernementale nationaliste, de plus en plus cautionnée par la population.

"Les bateaux arrivaient toujours d'Afrique sur les côtes britanniques. Il n'était plus possible d'ignorer le problème. Après la première vague se débarquements, le gouvernement déclara solennellement qu'on empêcherait dorénavant les immigrants illégaux de descendre à terre, par la force si nécessaire."

Effrayés par ces afflux massifs, des groupes de défense se forment et tandis que l'on rapporte une vague d’agressions (meurtres, viols...) envers les minorités ethniques, certains "Afrims" s'organisent en milices et sont régulièrement approvisionnés en armes, délogeant des familles anglaises de leurs habitations et commettant eux aussi des exactions. Une escalade de violence que rien ne semble arrêter, amorce d'une guerre civile désormais inévitable.

Alan Whitman, anglais moyen, est lui aussi touché de plein fouet par ce conflit et pour la première fois de sa vie, le réfugié n'est plus l'autre mais lui (Le monde à l'envers). Forcé de fuir Londres avec sa famille, parcourant des routes désertes à la recherche de nourriture pour simplement survivre, il doit s'endurcir, déshumaniser l'autre et être prêt à tout, même au meurtre.

"Rien ne se passa en moi. Je me sentais immunisé à tout, enfin étranger à mes émotions, telle une goule, un vestige de moi-même."

Publiée pour la première fois en 1972 et réécrite en 2011 d'après Le Rat Blanc, cette anticipation d'un "futur-proche-passé" et ses conséquences possibles, restent tristement d'actualité couplées à un contexte économique morose, les clandestins de Lampedusa  et la montée des nationalismes. Un roman de qualité, dont l'atmosphère (post-)apocalyptique rappelle La Route de McCarthy, porté par un style percutant : sobre mais âpre. Une première expérience priestienne très concluante.

Ils l'ont aussi lu : BlackWolf, Unwalkers, Julien le Naufragé


25/07/2014

La Petite Déesse - Ian McDonald


Reprenant le même background que celui du Fleuve des Dieux, Ian McDonald nous fait cette fois-ci découvrir les facettes inexploitées ou peu détaillées précédemment de cette Cyber-Inde. Confrontant de nouveau les deux visages de la société indienne que sont l'essor technologique et le respect des traditions, ce recueil nous ancre un peu plus dans l'univers créé par l'auteur et continue de nous fasciner par sa diversité, entre conte oriental, épopée et pure anticipation.

Comme autant de reflets d'une même Inde, scindée en plusieurs états indépendants, les récits personnels formant ces nouvelles nous interpellent par les sujets qu'ils traitent et les questionnements qu'ils suscitent. Quel avenir est-il imaginable pour une déesse déchue ? L'amour est-il possible entre un être humain et une aeai dépourvue d'essence corporelle ? Naître brahmane, génétiquement modifié et amélioré, est-il une chance ou une malédiction ?

Pour ceux qui n'auraient pas encore sauté le pas, La Petite Déesse s'avère être une entrée en matière accessible à l'Inde 3.0 du Fleuve des Dieux. Pour les autres, la connaissance du background permet d'en apprécier tous les détails et subtilités et la familiarité avec les concepts et vocabulaire utilisés rendent la lecture plus fluide et appréciable. De plus, certains personnages ou événements présents dans Le Fleuve de Dieux réapparaissent en filigrane dans ces nouvelles et nous permettent de remettre certaines pièces manquantes du puzzle en place.

Véritable fresque dépeignant l'Inde future sur plusieurs dizaines d'années et dont les interrogations ne trouvent pas de réponses absolues mais plutôt des clés de réflexion, La Petite Déesse est une nouvelle preuve du génie d'écriture et d'imagination de Ian McDonald qu'il serait dommage de rater !

Ils l'ont aussi lu : Lhisbei, Julien Naufragé, Lorhkan, Gromovar

21/07/2014

Drift - Thierry Di Rollo


Dwain Darker est un jeune des cités-poubelles, désertées par les riches après une apocalypse rarement évoquée mais qui trouve une réponse simple, la stupidité couplée à la suffisance de l'homme. Abandonné à son sort, avec une espérance de vie limitée, il arrive tant bien que mal à se débrouiller, zigzaguant entre les cadavres et les rats. Une vie bien triste qui s'annonce pour Darker au sein de MorneVille (cela ne s'invente pas) que va pourtant égayer Kenny, une mignonne blondinette prête à braver tous les interdits à ses côtés.

Darker l'a elle et le frisson que lui procure le fait de braver le jour ; et ça lui suffit. Jusqu'à que tout cela lui soit retiré, brutalement, dans la souffrance mutuelle de deux corps meurtris dans la chair, pour l'un, et dans l'âme pour l'autre. Pour ne pas sombrer en même temps que le monde qui l'a vu naître, Darker trompe le temps et la mort pour essayer tout au moins, de résorber la douleur indicible si non l'oublier.

"We only said goodbye with words, I died a hundred times ... And I go back to black"

Vivre plus longtemps, frôler l'immortalité n'y changera rien, il retrouve sans cesse son visage, dans le froncement de sourcils d'une femme ou par le biais d'un paradis artificiel que lui propose le Paradoxe, un monde virtuel. L'ombre de Kenny reste omniprésente, le suivant où qu'il aille, marchant dans ses pas, inexorablement.

Plus que le  space-opera que nous vend la 4e de couverture, je retire surtout de ce roman la puissance émotionnelle qu'arrive à transmettre l'auteur sur l'amour entre Kenny et Darker : la douleur de la perte et la quête éternellement infructueuse de ce qui n'est plus. Pour autant, il ne faut pas réduire ce roman à cette "seule" histoire d'amour, car j'en retire tout autant le constat qu'il dresse de notre espèce, quand le Drift arrive enfin à destination par exemple. Un constat accablant qui prouve une fois encore que l'Histoire ne donne pas de leçon, que notre bêtise nous fait foncer droit dans le mur et que quand nous le réalisons, il est déjà trop tard.

Certains pourraient dire de Thierry Di Rollo qu'il est pessimiste. De mon côté, je crois plutôt qu'il est simplement réaliste, douloureusement clairvoyant sur la nature profonde de l'Homme, par nécessité peut-être. En effet, on n'est jamais déçu si on ne se fait pas d'illusions, si on n'a pas d'espoir. L'espoir fait vivre mais l'espoir tue aussi, parfois. 

Un roman d'une beauté vénéneuse. 

Ils l'ont aussi lu (et grandement apprécié) : Angua, BlackWolf, JMB-SF

18/07/2014

Les Lumineuses - Lauren Beukes


Après la sortie primée et très remarquée dans le monde de la SF de son roman Zoo City, l'auteure sud-africaine renouvelle le double exploit de l'originalité et du subtil mélange des genres avec ce thriller agrémenté de voyages dans le temps. J'ai d'ailleurs hâte de voir ce que ça peut donner au cinéma vu que les droits d'adaptation ont d'ores et déjà été achetés.

Grâce à un rythme élevé dû à la brièveté des chapitres et à une intrigue haletante, ce roman devient impossible à lâcher après l'avoir commencé. Car sans pour autant délaisser la psychologie des personnages (dont les dialogues sont particulièrement réussis et truculents), l'action est omniprésente et les pages se tournent à une vitesse impressionnante. Mais ce roman ne se limite pas à être un "simple" page-turner.

"Ce soir-là, il lui a expliqué qu'elle brillait d'un éclat plus vif que les fusées qui explosaient dans le ciel et se reflétaient dans les façades vitrées des tours. Elle brillait si fort qu'il l'avait repérée de très loin... Pour cette raison, il allait la tuer. Pas tout de suite, plus tard. Quand elle serait grande."

Même si la construction particulière de la trame du roman peut désarçonner, je n'ai pas ressenti de difficulté à parcourir le temps des années 1930 à 1990 en "compagnie" du tueur, même si je comprends parfaitement que certains flash-back puissent être compliqués à suivre. Cet effort mental est justement le moyen pour le lecteur de s'impliquer dans l'histoire tout en gardant son rôle de spectateur, un peu à la manière des observateurs dans Fringe.

Enfin, le final est vraiment satisfaisant (ce qui n'est pas toujours le cas) et l'explication, comme un clin d'oeil au lecteur, de la mort d'un des personnages du livre dans le dernier chapitre nous fait comprendre à quel point l'écriture et le scénario sont maîtrisés. Un régal à lire, pour les amateurs de SF comme de polar !

14/07/2014

Plaguers - Jeanne-A. Debats


Paris, XXIIe siècle. Après de multiples catastrophes et dérèglements climatiques causés par une consommation abusive, la France désormais post-apocalyptique se délite et l'espèce humaine semble en sursis alors même que végétaux comme animaux ont disparu. Une autre des conséquences de cette apocalypse écologique est l'apparition d'humains biologiquement difformes, des Plaguers rejetés par notre société à cause de leurs pouvoirs dépassant l'entendement. Des pestiférés donc, cachés au sein de Réserves afin de ne pas être lynchés dans la rue mais surtout pour pouvoir être maîtrisés.

"L'éradication fut carrément proposée en séance plénière de l'ONU mais écartée presque aussitôt par les politiques. On fit donc semblant d'avoir appris quelque chose de l'humanité et, au nom de l'impossibilité éthique du génocide, on parvint à faire admettre au grand public la création des Réserves à l'usage des Plaguers."

Alors que le début était plutôt alléchant, les concepts qui m'avaient intrigués à l'origine sont vite passés au second plan au profit d'une multitude d'histoires d'amours mièvres et téléphonées. Là où je m'attendais à du post-apocalyptique sombre et intelligemment mené, je me retrouve avec un livre "jeunesse", remake des Feux de l'amour ayant pour décor une Réserve peuplée d'ados libidineux. Une suite de platitude telle que les quelques super méga révélations qui auraient pu relever un peu l'ensemble n'ont pas réussi à me sortir de mon état végétatif.

De plus, certains concepts intéressants sont parasités par des métaphores lourdingues sur l'identité sexuelle, les premières expériences etc... Tout comme les Multiples, devenus ridicules par une avalanche de noms à rallonge (Or-Kih-Er-Oa-Na-Han par exemple) qui n'apportent rien au roman sinon de l'agacement.

J'avais déjà testé la plume de l'auteure avec "Métaphysique du vampire" que j'avais trouvé bien mais sans plus, cette fois-ci je pense qu'on ne m'y reprendra plus. Une vraie "plaie" à lire !

10/07/2014

Green River - Tim Willocks


Chaleur d'été étouffante, l'odeur de la haine qui vous étreint la gorge. Bienvenue au Texas, à la prison de sécurité maximale de Green River, résidu de fausse couche d'une société qui enferme puis jette la clé des cachots. Ne pas voir. Ne pas entendre. Une émeute éclate : Green River déborde et autant annoncer tout de suite que ça ne va pas sentir bon !

Si certaines scènes paraissent peu crédibles en raison de leur surréalisme, la psychologie travaillée de tous les personnages en fait l'un des atouts majeurs du roman. Une volonté de "crédibilité comportementale" que l'on retrouve par ailleurs dans La Religion, premier tome de sa "monstrueuse" trilogie historique. Mais pas très étonnant lorsque l'on apprend que Tim Willocks est un ancien psychiatre.

Une réflexion aussi sur la prison, qui peut faire penser à l'expérience de Stanford, et qui montre une fois de plus, mais de façon extra-ordinaire, les effets que peuvent avoir la prison et les conditions de détention sur l'Homme. Un traitement de la déshumanisation et de la violence carcérale qui a d'ailleurs servi d'inspiration à Tom Fontana pour la réalisation de la génialissime (sans exagérer) série Oz, comme me l'a confié l'auteur rencontré aux Étonnants Voyageurs.

Nauséabond et d'une violence bestiale, on plonge dans l'enfer de cette prison de haute-sécurité texane, pris au piège dans cette déferlante de fureur et où la perversité côtoie la folie mais où, malgré tout, l'humanité a toujours sa place même si elle paraît infime. D'ailleurs, la plus grande folie ne vient pas toujours de ceux auxquels on pourrait penser !

Beaucoup de scènes choquantes par la gratuité de la violence déployée et un langage vulgaire dont la crudité pourraient déstabiliser ou faire arrêter la lecture face à cet ensemble insoutenable... Mais rien n'y fait, on lit ce roman d'une traite, essoufflé à la fin par cette course haletante contre la mort dont l'on sort pantelant mais conscient d'avoir lu quelque chose de grand, qui marque les esprits et vous prend aux tripes.

06/07/2014

Ferrailleurs des mers - Paolo Bacigalupi


Reprenant le même background que pour son précédent roman, une anticipation de notre monde dans quelques décennies situé au bord d'un gouffre tant écologique qu'énergétique, P. Bacigalupi situe cette fois-ci son intrigue au coeur d'une Louisiane ravagée par les tornades et la montée des eaux. Des descriptions à nous faire douter que les USA aient jamais été la première puissance du monde !

Le point de vue adopté est celui d'un jeune ferrailleur, esclave de grandes compagnies en quête de matériaux devenus rares comme le cuivre. Risquant sa vie chaque jour dans des entrailles de bateaux en déliquescence ainsi qu'au sein de son foyer, la Chance et le Destin lui offrent enfin l'opportunité de fuir un milieu qu'il abomine pour la promesse d'un avenir meilleur et - qui sait ? - l'Amour...

"On embrasse l’œil de la chance et on espère que ça se passera bien, mais on est tous autant dans la merde."

Malgré une écriture fluide et des idées toujours aussi intéressantes, on ressent bien le côté "young adult" de ce roman même si tous les adultes n'y verront pas forcément quelque chose de rédhibitoire. Un cruel manque de développement de ce qui fait l'originalité de cette anticipation au profit d'une histoire d'amour qui, sans être niaise, n'est pas d'un grand intérêt en elle-même.

Un roman finalement agréable à lire mais qui n'égale pas - et de loin - La fille automate ou bien La fille flûte, du même auteur. Une comparaison qui s'avère donc bien peu flatteuse pour un livre susceptible de décevoir les lecteurs de son premier roman, s'attendant malheureusement à une lecture du même acabit, mais qui plaira surement aux autres !

Ils l'ont aussi lu : Lune, BlackWolf, Cornwall, Lhisbei

04/07/2014

Revenants - Maël & Olivier Morel


Tout comme les vétérans de la guerre du Vietnam, les "revenants" d'Irak ou d'Afghanistan sont meurtris. Parfois physiquement mais aussi (surtout ?) psychologiquement, hantés par des images de mort et de torture que leur engagement patriotique n'avait pas préparé à voir. Des souvenirs que la BD rend couleur sépia, comme le sable de l'Irak mais aussi comme le sang versé.

Alors qu'il y a chaque jour plus de 22 vétérans qui se suicident aux USA et que ces derniers représentent 1/4 des SDF, leurs familles "crient dans le désert" pour que la douleur de leurs proches soit officiellement reconnue. Une indignation sourde mais puissante contre un gouvernement qui ne veut pas les entendre et qui donne le statut de "uncounted" aux vétérans suicidés. Ils ne comptent pas, n'existent même plus dans une administration pour laquelle la guerre est un business florissant.



Un témoignage difficile mais indispensable sur la souffrance psychique des "revenants" ainsi que celle de leur famille qui ne sait pas comment les aider. De plus, la préface et les annexes sont précieuses pour approfondir ou mieux comprendre certaines choses évoquées dans la BD. Elle peut se lire indépendamment du poignant documentaire "L'âme en sang", du même Olivier Morel, mais les deux sont à la fois complémentaires et indissociables.

03/07/2014

La fille flûte - Paolo Bacigalupi


Depuis la lecture marquante de La fille automate, dès que je vois le nom de l'auteur je suis à peu près sûre de craquer (exception faite je pense de Zombie Ball !). Un achat automatique donc, mais qu'en est-il de ses qualités littéraires ?

La fille-flûte, nouvelle introductive plus fantastique que SF au premier abord mais la beauté des filles-flûte tourne à l'aigre, abordant le commerce des êtres humains et la manipulation génétique poussée à ses extrêmes. Malsain.

Peuple de sable et de poussière, est au contraire très SF et nous interroge sur notre humanité et ce qu'elle pourrait devenir dans plusieurs siècles, à travers un chien - dernier de son espèce - qui nous apparaît bien plus proche de nous face à des "humanoïdes génétiquement modifiés".

Du dharma plein les poches, n'est pas une nouvelle marquante. Le background est intéressant mais l'histoire en elle-même n'a pas vraiment d'intérêt...

Le Pasho, pourrait (presque) se passer à notre époque et relate le retour au village d'un fils après ses études. Ou comment le savoir peut-être perçu comme étant nocif et une possibilité pour l'Homme d'évoluer. Un traitement subtil de l'opposition nature/culture et tradition/modernité.

L'homme des calories, se déroule dans l'univers de La Fille automate, en terrain connu donc. Sachant cela, j'en ai alors espéré beaucoup (trop ?) et j'ai été déçue. En effet, la fin n'en est pas vraiment une et laisse certains possibles en suspens, comme une introduction à une nouvelle histoire. Une déception qui naît surtout de ma frustration à ne pas en savoir plus.

Le chasseur de tamaris, aborde les thèmes de la pénurie d'eau et de l'expropriation des gens habitant sur des terres convoitées par de grandes entreprises. Bof.

Groupe d'intervention, change complètement d'ambiance par un registre bien plus "noir". Quand le choix entre Éros et Thanatos est lourd de conséquences. Une nouvelle à mon sens meilleure qui, malgré son thème, fut une véritable bouffée d'oxygène !

Le Yellow card, qui est aussi liée à l'univers de La Fille automate ne m'a cette fois-ci pas déçue. Revenant sur le traitement des réfugiés "jaunes" et leur conditions de vie misérables, constamment pourchassés pour être tués de la façon dont l'on "extermine la vermine". Un gros coup de coeur !

Plus doux encore, ou comment la vie quotidienne peut être "à mourir". Mode d'emploi sur la façon dont un meurtre involontaire peut mener un homme à devenir un monstre.

La pompe six, qui clôt ce recueil à merveille. Une nouvelle toutefois très noire et pessimiste, qui horrifie par la juxtaposition de la banalité de certaines avec un monde en déliquescence, peuplé de trogs et aux relents d'égout. Chronique d'une mort annoncée de notre "brillante" civilisation. LA nouvelle à lire de ce recueil !

De qualité certes inégale, ce recueil recèle tout de même quelques pépites et autres bons moments de lecture. J'ai par ailleurs été très agréablement surprise par ce mélange des genres qui change un peu du registre post-pétrole apocalyptique habituel de Bacigalupi, bien que je m'accorde sur le fait que c'est dans ces thématiques là qu'il excelle. 

Une lecture globalement plaisante mais qui laisse sur sa faim... au sens positif du terme vu que ces "fragments de futurs brisés" laissent entrevoir bien plus que ce qui nous est montré en quelques dizaines de pages.

Il l'a aussi lu : Gromovar

01/07/2014

Morwenna - Jo Walton


Après le tragique accident qui coûta la vie à sa soeur et la rendit partiellement infirme, Morwenna "Mori" Phelps s'enfuit de chez elle loin d'une mère maléfique. Elle est alors placée chez son père, qu'elle n'a jamais connu, puis dans une pension anglaise privée, très stricte (pléonasme !), où elle se sent étouffée. Une perte totale de repères mais aussi d'une partie de son identité qu'elle s'efforce de combattre par la puissance des mots et l'aide de fées, souvent amicales mais peu bavardes. 

"Il y a vraiment quelque part des gens que tu apprécieras et qui t'apprécieront"

Une puissance (magie ?) des mots salvatrice qu'elle retrouve donc en se plongeant dans la lecture de romans de SF, dont elle s'empresse ensuite de donner son avis dans son journal intime. Son seul refuge : les bibliothèques et ainsi la confortable présence des livres, qui lui permettront de découvrir de nouveaux mondes, merveilleux et pourtant bien réels, de savoir qu'elle n'est pas seule, que d'autres qu'elle partagent sa passion et qui lui fera même trouver l'amour.

"Si vous aimez les livres, les livres vous aimeront en retour"

Une parenthèse enchanteresse qui, si elle ne m'a toujours pas convaincue que les fées existent, est une très belle découverte. Une apologie du livre, de la lecture et de la SF qui ne pouvait que toucher la lectrice qui est en moi et qui s'est reconnue dans beaucoup des propos de Morwenna. Une lecture à la fois sombre et triste mais finalement très optimiste qui m'a donné envie de lire les classiques de la SF dont Mori a parlé dans son journal. Cela tombe bien puisque le  challenge "Morwenna's list" auquel je viens de m'inscrire commence aujourd’hui même !

Ils l'ont aussi lu : Lorhkan, Lune, Cornwall, Efelle, Tigger Lilly

Ashes to Ashes ...

Presque deux ans après le lancement de mon premier blog, arrêté brusquement dans sa course vers la célébrité six mois après seulement (joke !), me voici de retour dans la blogosphère. J'espère cette fois-ci battre mon (triste) record de longévité et ne pas me mettre trop la pression sur le rythme de publication (la faute à des blogueurs comme Gromovar et Cachou)(prendre exemple sur leur rythme de lecture/post nuit gravement à la santé !).

Qui dit nouveau départ dit aussi nouveau blog, nouvelle identité visuelle, nouveaux horizons culturels... Contrairement à la fois précédente, même si je n'abandonne pas mes premières amours que sont la SFF(F), je parlerai sur ce blog de toutes mes lectures mais aussi des films/séries qui m'ont plus (ou même déplus). Malgré tout, le propos reste le même : garder la trace de mes lectures et les partager avec d'autres blogueurs.