Chaleur d'été étouffante, l'odeur de la haine qui vous étreint la gorge. Bienvenue au Texas, à la prison de sécurité maximale de Green River, résidu de fausse couche d'une société qui enferme puis jette la clé des cachots. Ne pas voir. Ne pas entendre. Une émeute éclate : Green River déborde et autant annoncer tout de suite que ça ne va pas sentir bon !
Si certaines scènes paraissent peu crédibles en raison de leur surréalisme, la psychologie travaillée de tous les personnages en fait l'un des atouts majeurs du roman. Une volonté de "crédibilité comportementale" que l'on retrouve par ailleurs dans La Religion, premier tome de sa "monstrueuse" trilogie historique. Mais pas très étonnant lorsque l'on apprend que Tim Willocks est un ancien psychiatre.
Si certaines scènes paraissent peu crédibles en raison de leur surréalisme, la psychologie travaillée de tous les personnages en fait l'un des atouts majeurs du roman. Une volonté de "crédibilité comportementale" que l'on retrouve par ailleurs dans La Religion, premier tome de sa "monstrueuse" trilogie historique. Mais pas très étonnant lorsque l'on apprend que Tim Willocks est un ancien psychiatre.
Une réflexion aussi sur la prison, qui peut faire penser à l'expérience de Stanford, et qui montre une fois de plus, mais de façon extra-ordinaire, les effets que peuvent avoir la prison et les conditions de détention sur l'Homme. Un traitement de la déshumanisation et de la violence carcérale qui a d'ailleurs servi d'inspiration à Tom Fontana pour la réalisation de la génialissime (sans exagérer) série Oz, comme me l'a confié l'auteur rencontré aux Étonnants Voyageurs.
Nauséabond et d'une violence bestiale, on plonge dans l'enfer de cette prison de haute-sécurité texane, pris au piège dans cette déferlante de fureur et où la perversité côtoie la folie mais où, malgré tout, l'humanité a toujours sa place même si elle paraît infime. D'ailleurs, la plus grande folie ne vient pas toujours de ceux auxquels on pourrait penser !
Beaucoup de scènes choquantes par la gratuité de la violence déployée et un langage vulgaire dont la crudité pourraient déstabiliser ou faire arrêter la lecture face à cet ensemble insoutenable... Mais rien n'y fait, on lit ce roman d'une traite, essoufflé à la fin par cette course haletante contre la mort dont l'on sort pantelant mais conscient d'avoir lu quelque chose de grand, qui marque les esprits et vous prend aux tripes.
On pourrait dire "encore un livre qui traite des conditions carcérales"... Mais Tim WILLOCKS évite les écueils classiques et nous fait pénétrer dans les entrailles d'une prison classifiée haute sécurité. Les rivalités sont quotidiennes, la survie difficile, pour les détenus comme pour les gardiens ou les soignants. Un très bon livre que l'on a du mal à fermer.
RépondreSupprimerMrs Butterfly
C'est vrai qu'il tire indéniablement son épingle du jeu ! Mais, malgré toutes ses qualités, je tempérerais quand même l'avis de James Ellroy qui en fait "le plus grand roman jamais écrit sur la prison". Nul n'est parfait, pas même Green River ;)
SupprimerÇa me rappelle qu'il faut que je lise "La religion" moi. Dédicacé au festival Etonnants Voyageurs. Je ne savais pas que tu y étais aussi !
RépondreSupprimerJ'ai vu que tu y étais allé sur le forum du Planète SF mais on s'est ratés de peu vu que j'y étais seulement le samedi. Pour La Religion, c'est grandiose, violent et romanesque. Lis le ! ;)
SupprimerJ'ai adoré ce livre :)
RépondreSupprimerC'est marrant, moi aussi ^^ Un savant mélange d'action, de tension psychologique et une pincée d'amour !
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